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Reykiavik, par M. le docteur John Thorsteinsson, médecin en chef de l’île ; à bord de la Recherche, par M. Méquet, lieutenant de frégate, et peut-être aussi des miennes dans les diverses parties de l’Islande que j’ai visitées. »

M. Gaimard finit en annonçant qu’il se propose d’écrire à MM. les professeurs du Muséum d’Histoire naturelle, le jour même où partira, pour le Havre, le Saumon, navire qui doit transporter toutes les collections de la Recherche, et même les animaux vivans.

Histoire naturelle.Résultats du voyage de MM. Webb et Berthelot, aux îles Canaries.

Il a été rendu compte, dans l’analyse de la séance précédente (p. 110), de la communication faite par M. Bory de Saint-Vincent, relativement aux explorations de M. Despréaux dans les îles Canaries. M. Berthelot rappelle, à cette occasion, qu’il visita lui-même l’île de Canaria en 1820, et qu’il eut dès lors connaissance des tombeaux canariens de la Isleta, petite presqu’île qui se joint à la Grande-Canarie par l’isthme du Guanarteme ou du Prince. En 1829, après avoir parcouru avec M. Webb, les îles de Ténériffe, Lancerote et Fortaventure, il retourna à la Grande-Canarie, où il acquit de nouvelles notions sur cet ancien peuple canarien, dont il reste si peu de traces. Les fouilles qu’il fit exécuter, à cette époque, lui procurèrent plusieurs squelettes de ces primitifs habitans des Canaries.

Les tombeaux canariens se trouvent, dit-il, dans la nappe de lave de la Isleta ; on en voit aussi quelques-uns dans un terrain analogue, situé entre le port de las Nieves et celui du Juncal. Ce sont des buttes, formées de scories volcaniques, d’environ douze pieds d’élévation. Les corps dont on retrouve les squelettes ont été placés dans le fond de ces tumulus, à quelques pieds au-dessus du niveau du sol, et garantis du poids qui les surchargeait au moyen de blocs de lave disposés en voûte. Ces corps avaient été enveloppés dans un linceul d’un tissu végétal, qui a paru, à M. Berthelot, appartenir aux feuilles du dattier. Les fosses sont remplies de baies du Cneorum pulverulentum (Orixama des aborigènes), térébinthacée qui, à cause de ses propriétés antiseptiques, était employée dans les embaumemens.

M. Berthelot pense que les monumens appelés casas de los antiguos, qu’on voit encore dans les environs de la Gaeta, sur la côte occidentale de la Grande-Canarie, n’ont point été construits par les anciens Canariens, mais bien par les premiers conquérans. « Ce sont des maisons d’un seul étage,