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Cette note abrégée recevra tous les développemens convenables aussitôt après que les commissaires de l’Académie auront fait leur rapport.

RAPPORTS.
Rapport sur un mémoire de M. J.-N. Legrand, relatif à des variations qui ont été signalées dans la température de diverses sources thermales.
(Commissaires, MM. Mathieu et Arago, rapporteur.)

Depuis qu’il est assez généralement convenu que les sources thermales empruntent leur haute température à la chaleur propre des couches terrestres plus ou moins profondes d’où elles proviennent, l’étude des changemens qu’elles peuvent éprouver a acquis une nouvelle importance. Il serait sans doute curieux de savoir si la cause chimique minéralisatrice de ces eaux, dans laquelle on cherchait jadis l’explication de leur chaleur extraordinaire, augmente d’intensité par le progrès du temps ou si elle s’affaiblit ; mais en tous cas, on n’aurait ainsi découvert qu’un fait local et sans portée ; envisagé de l’autre manière, le phénomène, au contraire, se rattache aux plus grandes questions de la philosophie naturelle. Le sujet traité par M. Legrand est donc très digne de l’intérêt de l’Académie.

Un ouvrage publié, en 1756, par le médecin Carrère, renferme des observations de température faites deux ans auparavant, dans la plupart des établissemens thermaux des Pyrénées-Orientales. Les observations de Carrère comparées à celles que M. Anglada, professeur de l’École de médecine de Montpellier, recueillit dans les mêmes lieux en 1818 et 1819, semblent toutes indiquer que les sources des Pyrénées se refroidissent. La diminution en 65 ans serait de 2, de 3, de 6 et même de 10 degrés du thermomètre de Réaumur.