absorberait toutes les énergies de ses veines pour lui fournir de quoi subsister à peine ? et serait-elle alors tentée, elle aussi, par un gain plus facile ? Les craintes qui mettaient tant d’inquiétude dans les yeux de Rose viendraient-elles plus tard, labourer son cœur de mère ? Ou bien devrait-elle voir Nénette, sérieuse et intelligente comme Clémence, dépérir comme elle parce que son enfance aurait été pauvre et qu’elle devrait, à vingt ans, soutenir une mère vieillie trop tôt par un travail trop dur ? Son cœur se serra affreusement. Elle donnait toutes ses forces à sa fille. Arriverait-elle à l’élever seulement ? À l’élever pour la joie et pour le bien ? Ou n’en ferait-elle qu’une malheureuse, qu’une victime ? Alors, à quoi bon tant travailler !
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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE
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