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Miss Halcombe, sur ces entrefaites, était retournée à Limmeridge-House ; et là, elle avait rassemblé tous les renseignements additionnels qu’il lui fut possible d’obtenir.

M. Fairlie avait reçu de sa sœur, madame Fosco, la première nouvelle de la mort de leur nièce ; la lettre en question ne renfermait non plus aucun détail précis relativement aux dates. Il avait accédé à la proposition de sa sœur, que la défunte partageât avec sa mère le tombeau déjà occupé par celle-ci, dans le cimetière de Limmeridge. Le comte Fosco avait escorté les restes mortels dans le Cumberland et assistait aux funérailles qui, le 30 juillet, avaient eu lieu à Limmeridge. Le convoi fut suivi, comme témoignage de respect, par tous les habitants du village et des environs. Le lendemain, on avait gravé, sur un des côtés du monument élevé à la mémoire de mistress Fairlie, une inscription rédigée en projet, disait-on, par la tante de la défunte, et soumise préalablement à l’approbation de M. Frederick Fairlie.

Le jour même des funérailles, et pendant toute la journée qui les suivit, le comte Fosco avait reçu l’hospitalité à Limmeridge-House ; mais aucune entrevue n’avait eu lieu entre M. Fairlie et lui, d’après le désir manifesté par le premier de ces deux gentlemen. Ils ne communiquèrent donc que par lettres, et c’est ainsi que le comte Fosco avait porté à la connaissance de M. Fairlie les détails de la dernière maladie et de la mort de lady Glyde. La lettre où ils étaient donnés n’ajoutait aucun nouveau fait aux faits déjà connus ; mais dans le « post-scriptum » de cette lettre était consigné un paragraphe très-remarquable. Il concernait Anne Catherick.

La substance du paragraphe en question était à peu près comme suit :

Il informait d’abord M. Fairlie qu’Anne Catherick (sur laquelle miss Halcombe pourrait lui donner des renseignements complets quand elle serait rendue à Limmeridge) venait d’être dépistée et ressaisie dans les environs de Blackwater-Park, et qu’on l’avait, pour la seconde fois, commise aux soins du médecin de chez qui, naguère, elle s’était échappée.