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que, rédigeant le contrat de mariage, je pourrais obtenir en sa faveur. Les autres clauses consignées en ce document étaient de pure forme, et n’ont pas besoin d’être relatées ici ; mais celle qui se rapporte au capital argent est trop importante pour qu’on l’omette. Quelques lignes, d’ailleurs, suffiront à la faire suffisamment connaître.

Ma stipulation, à l’égard des vingt mille livres, était simplement celle-ci : la somme entière devait être placée de façon que le revenu échût à la femme pendant sa vie ; ensuite à sir Percival, également pendant sa vie, le capital étant strictement réservé aux enfants à provenir du mariage. À défaut de postérité, la femme conservait le pouvoir d’en disposer par voie de volonté directe, et je stipulais pour elle, à cet effet, le droit de tester sans autorisation maritale. L’effet de ces conditions peut, en somme se résumer comme suit :

Lady Glyde venant à mourir sans enfants, sa demi-sœur, miss Halcombe et tous autres parents ou amis qu’elle voudrait avantager, se partageaient, à la mort du mari, et selon les instructions par elle laissées, l’argent dont elle aurait voulu les gratifier. Si, d’autre part, elle laissait, en mourant, une postérité quelconque, l’intérêt des enfants, alors, ainsi qu’il est naturel et nécessaire, primait tous les autres. Telle était la clause, et je ne crois pas que personne puisse nier, venant à la lire, qu’elle ne répartît les droits de chacun avec une justice égale pour tous.

Nous allons voir comment mes propositions furent accueillies du côté du mari.

Au moment où m’arriva la lettre de miss Halcombe, j’étais, plus que de coutume encore, surchargé de besogne. Cependant, je me ménageai le loisir de rédiger le contrat. J’en avais dressé le projet, et je l’avais soumis à l’approbation du solicitor de sir Percival, en moins d’une semaine à partir du jour où miss Halcombe m’avait informé de la décision prise quant au mariage.

Après un laps de deux jours, le document me fut retourné avec les notes et remarques de mon confrère, l’avocat du baronnet. Ses objections, en général, ne por-