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Fairlie : premièrement, la jouissance de trois mille livres sterling par an (sous réserve des droits de sa femme tant qu’elle vivrait, et sans aucune réserve à la mort d’icelle, s’il venait à lui survivre) ; puis, en second lieu, l’héritage du domaine de Limmeridge, assuré à son fils s’il en avait un.

Voilà, pour la propriété territoriale et pour la disposition du revenu en résultant, ce qu’il fallait établir à l’occasion du mariage de miss Fairlie. Jusque-là nulle difficulté, nulle divergence d’opinions ne devaient, selon toute apparence, s’élever entre l’avocat de sir Percival et moi sur la rédaction du contrat.

Nous avons maintenant à considérer le domaine personnel ou mobilier, — l’argent, si l’on veut, les capitaux — sur lesquels miss Fairlie allait avoir un droit de propriété complète, dès le jour où elle atteindrait sa vingt et unième année.

Cette portion de son héritage constituait, prise à part, une petite fortune très-confortable. Elle lui avait été assurée par le testament de son père, et montait à la somme de vingt mille livres sterling (500,000 francs). En sus, elle avait un droit d’usufruit viager sur dix mille autres livres sterling ; cette dernière fraction d’héritage devant passer, à sa mort, sur la tête de sa tante Éléanor, sœur unique de son père. Il sera d’un grand secours pour le lecteur, appelé à voir clair dans toutes ces affaires de famille, que je m’arrête ici un moment, afin d’expliquer pourquoi la tante se trouvait en passe d’attendre la mort de sa nièce avant de recueillir le bénéfice du legs qui lui avait été fait.

Aussi longtemps qu’elle était restée célibataire, M. Philip Fairlie avait vécu dans les meilleurs termes avec sa sœur Éléanor. Mais quand elle se fut mariée, un peu tard, et quand elle se trouva unie par son mariage à un gentleman italien, nommé Fosco, — je devrais dire un noble italien, vu qu’il se glorifiait du titre de comte, — M. Fairlie trouva si fort à dire dans sa conduite, qu’il cessa d’avoir aucune communication avec elle ; il alla même jusqu’à la rayer de son testament. Les autres membres de la