Page:Collin de Plancy - Dictionnaire feodal-T1.djvu/341

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
287
HOM

d’hommage qu’on pourrait exiger de lui[1]. — Il était assez inutile de rappeler aux grands ce qu’ils n’avaient point oublié : que les petits étaient à leur discrétion.

Dans plusieurs pays, l’abbesse ou la prieure d’un couvent était obligée de sortir du cloître, pour aller prêter foi et hommage à son seigneur, suivant les coutumes du lieu. En France, elles pouvaient, pour la plupart, s’acquitter de cette redevance par procureur[2].

Lorsqu’il y avait contestation, entre deux seigneurs suzerains, si le vassal, ne sachant de qui il dépendait, s’avisait de rendre hommage à l’un de ces deux seigneurs, il se mettait dans un grand danger. Car si le seigneur à qui il avait fait hommage succombait dans ses prétentions, il se trouvait vassal du seigneur qu’il n’avait pas reconnu. Ce seigneur l’accusait alors de désaveu et lui confisquait son fief[3]

  1. Sur la coutume de Bordeaux, tit. de feudis, paragraphe 5.
  2. Papon. Arrêts, tit. Ier. — Dumoulin. Tit. des fiefs, parag. 67.
  3. Voyez l’art. 60 de la coutume de Paris avec les commentaires. — Lemaistre, traité des fiefs, ch. 3. — Laplace, Dictionnaire des fiefs, page 421.