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divers systèmes. Autrement dit, il avait montré que le système des équations fondamentales admet un groupe particulier de transformations qui en conserve la forme quand on passe d’un système de référence à un autre, c’est-à-dire que les diverses grandeurs mesurées sur un même système ont entre elles des relations indépendantes du mouvement d’ensemble de ce système. D’où l’impossibilité de mettre en évidence ce mouvement d’ensemble.

Il résulte de la structure de ce groupe que, non seulement les mesures d’une même longueur faites par deux observateurs en mouvement l’un par rapport à l’autre diffèrent l’une de l’autre comme l’indique la loi de contraction de Lorentz, mais encore les mesures d’un même intervalle de temps faites par ces mêmes observateurs au moyen de procédés électromagnétiques ou optiques présentent entre elles des différences régies par une loi de même forme.

Lorentz n’était pas allé jusqu’au bout de ces conséquences et avait conservé la notion d’un temps absolu en introduisant l’hypothèse implicite qu’un procédé non électromagnétique permettrait une mesure du temps indépendante du système de référence, admettant par là même implicitement que la comparaison, sur un même système, entre ce procédé hypothétique et ceux qui sont basés sur les phénomènes électromagnétiques permettrait de mettre en évidence le mouvement d’ensemble du système, de différencier des systèmes en mouvement uniforme les uns par rapport aux autres. Il résultait encore de cette conservation du temps absolu que les transformations du groupe ne se présentaient pas sous une forme entièrement symétrique.

M. Einstein rendit les choses plus claires et mit en évidence l’opposition entre les notions nouvelles de l’espace et du temps et celles qui correspondent au groupe tout différent dont les transformations conservent les équations de la mécanique rationnelle, en affirmant la généralité du principe de relativité, en admettant que par aucun procédé expérimental on ne pourrait mettre en évidence le mouvement de translation d’ensemble d’un système par des observations et des mesures faites à son intérieur. Il réussit à donner sa forme définitive au groupe de Lorentz, à indiquer les relations qui existent entre les mesures d’une même grandeur de nature quelconque faites à la fois sur deux systèmes en mouvement relatif.

Henri Poincaré arrivait en même temps aux mêmes équations en suivant une voie différente, son attention ayant été attirée surtout par