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influence des champs magnétiques les plus intenses sur les réactions d’ordre électrolytique dont la pellicule photographique est le siège.

Le cours qu’il professa en 1889 sur les expériences toutes récentes de Hertz, fournit d’abord à Poincaré l’occasion de corriger une erreur commise par l’illustre physicien allemand dans le calcul de ses premières mesures. Pour montrer que les perturbations électromagnétiques périodiques émises par un excitateur se propagent avec la vitesse de la lumière, Hertz calculait leur période en fonction de la capacité et de la self-induction de l’excitateur déduites de ses dimensions géométriques et mesurait leur longueur d’onde en observant au moyen d’un résonateur les ondes stationnaires qu’elles formant par réflexion sur un miroir métallique. Poincaré montra que la période calculée par Hertz était trop grande dans le rapport de racine de 2 à 1 parce qu’il fallait prendre pour capacité, non pas le rayon de chacun des deux sphères dont l’excitateur était formé, mais seulement la moitié de ce rayon. En utilisant cette remarque, Hertz put obtenir entre la théorie et l’expérience un accord bien meilleur qu’il n’avait fait jusque-là.

Ce fut également Poincaré qui donna la véritable interprétation, basée sur le caractère fortement amorti des vibrations émises par l’excitateur hertzien, du phénomène singulier de la résonance multiple observé par les physiciens genevois Sarasin et de la Rive. Ils avaient constaté, en reprenant l’expérience primitive de Hertz avec des résonateurs de dimensions variables, que la longueur d’oncle observée en avant du miroir variait avec le résonateur, l’excitateur restant toujours le même. Poincaré montra que l’amortissement de ce dernier lui permettait de mettre en vibration toute une série continue de résonateurs et que la longueur d’onde mesurée dans chaque cas correspondait à la période propre du résonateur employé, Ou amorti en raison de sa forme fermée, et non à la période calculée pour l’excitateur d’après ses dimensions. Toute difficulté théorique se trouvait ainsi supprimée.

Il fut également le premier à développer la théorie complète du résonateur hertzien, basée sur les lois de la propagation des perturbations électromagnétiques le long des fils. Cette propagation, qui jouait également le rôle essentiel dans les expériences de Blondlot et de Lecher, est régie par une équation aux dérivées partielles du second ordre, l’équation des télégraphistes, qu’il réussit à intégrer malgré la difficulté provenant de la présence du terme qui