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de conserver dans son unité la notion fondamentale de champ magnétique ; cela n’est possible que dans la théorie de Maxwell à laquelle l’expérience donne aujourd’hui entièrement raison.

IV. — Les ondes hertziennes et la lumière.

Il prit une part non moins importante au grand mouvement qui révolutionna l’optique et aboutit au triomphe de la théorie électromagnétique de la lumière. Sur ce terrain, où. les équations de Maxwell devaient trouver leur vérification la plus éclatante, on suivit une double voie. Il fallut montrer tout d’abord que la théorie nouvelle expliquait tous les faits connus de l’optique, mieux et plus simplement que les antennes élastiques dont les plus importantes étaient celles de Fresnel et de Neumann. C’était déjà là une raison très sérieuse pour voir dans les radiations lumineuses un cas particulier des perturbations électromagnétiques dont les équations de Maxwell représentent tous les caractères et en particulier dont elles prévoient la propagation avec une vitesse précisément égale à celle de la lumière.

Puis Hertz parvint, en 1887, au moment même où Poincaré commençait à s’occuper de physique, à produire expérimentalement les perturbations électromagnétiques prévues par Maxwell et à montrer que les ondes nouvelles présentent exactement les mêmes caractères que la lumière, aux différences près qui correspondent à des longueurs d’onde beaucoup plus grandes.

Non seulement Poincaré consacra sept années de ses leçons à l’exposé et à la discussion des diverses théories de l’optique physique sous tous leurs aspects et à l’étude des ondes hertziennes, mais encore il intervint activement pour trancher le débat dans toutes les polémiques de cette période féconde, et toujours avec la même vigueur d’esprit, le même sens profond du lien entre la théorie et les faits.

J’en donnerai seulement quelques exemples.

En 1891, les partisans de la théorie de Fresnel crurent en avoir trouvé une confirmation décisive dans le résultat d’une expérience remarquable due à M. Wiener. Reprenant sans le savoir une idée émise en 1867 par un de ses compatriotes, Zenker, de Berlin, le jeune physicien allemand avait réussi à faire interférer, dans l’épais-