Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
— LE LIVRE DES FEMMES. —

expierait à peine la déception d’un semblable rêve. Apprends du moins à connaître la pénétration du regard qui te surveille, pour ne pas dévier de la route où ton repos est assuré. »

Et reprenant subitement son ton froid, il continua : « Je vous le disais, les femmes se laissent séduire de mille façons. Près d’elles, on réussit par des dehors de profondeur, un air d’être revenu au monde invulnérable à tous les dangers, après une trahison ou quelque violente secousse morale. Ces rôles, bien joués, sont immanquables dans leurs effets. La célébrité serait irrésistible, sans la suffisance qui l’accompagne trop souvent.

» Les hommes jouent avec plus de sang-froid ; ils calculent toutes les chances, et si les femmes ressentaient les remords qu’elles affectent, ce serait pitié de les voir accepter le partage inégal qui leur est offert. C’est encore une étude humiliante