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— LE LIVRE DES FEMMES. —

mais une société où tant de suffrages s’étaient réunis autour d’elle. M. de Bresseval partagerait cet intérêt. La ressemblance de Berthe avec sa sœur, les projets que la pauvre malade avait formés en riant, toutes ces causes semblaient présager à Berthe une destinée que sa cousine eût enviée. C’était pour écarter cet avenir incertain qu’elle employait toutes les ressources de l’adresse à persuader une jeune fille de souscrire elle-même au malheur de toute sa vie.

Monsieur de Celnarre fut bientôt présenté à mademoiselle de Frémy comme celui auquel son avenir était engagé. S’il avait aimé Berthe, sa conduite eût été moins calculée auprès d’elle. Les sacrifices qu’il lui faisait, la générosité apparente de ses procédés avaient fait penser à Berthe qu’elle allait le voir subjugué, soumis, sans cesse auprès d’elle, et son courage défaillait à la crainte de cette continuelle ob-