Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
— UN MARIAGE. —

adroit pour vouloir plaider sa cause lui-même, M. de Celnarre se retira plein d’espérance. Il avait vu madame de Frémy fort abattue par le malheur qu’elle redoutait ; une immense fortune lui était offerte, pouvait-elle la rejeter ?

Madame de Golzan, devenue ouvertement l’auxiliaire des prétentions de M. de Celnarre sur sa cousine, fut encore appelée par lui à appuyer le succès de cette démarche décisive. Bien assuré qu’il pouvait se confier à elle, il se plut à lui parler des dépenses folles qu’il projetait pour entourer Berthe d’un luxe merveilleux, qui la rendrait un objet d’envie pour toutes les femmes. Son hôtel, ses parures, ses chevaux, ses voitures effaceraient ce qu’on avait vu jusque là, comme la beauté de Berthe surpassait les beautés qu’on avait admirées avant de la connaître. La fortune de M. de Celnarre autorisait ces projets.