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— LE LIVRE DES FEMMES. —

rechercha toutes les occasions de se lier avec madame de Frémy ; mais, toujours entraînée par madame de Golzan, Berthe préférait les fêtes brillantes aux réunions un peu sérieuses qu’elle rencontrait chez la marquise. Madame de Frémy était touchée du plaisir que prenait une jeune femme à produire sa fille, à s’effacer auprès d’elle pour la faire admirer sans partage. Confiante dans un sentiment en apparence si désintéressé, elle permit que cette liaison se resserrât chaque jour davantage. Dès-lors l’empressement de la marquise pour réaliser le vœu de Clémence diminua. Le comte, tout occupé de sa sœur dont la maladie s’aggravait avec une effrayante vitesse, ne parla jamais de mademoiselle de Frémy dans ses lettres ; il allait d’ailleurs bientôt revenir : l’état de Clémence présageait une fin prochaine. Pendant assez long-temps les soins de madame de Golzan détournèrent toute explication sur