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— LE LIVRE DES FEMMES. —

l’ont représentée. La blancheur égale qui s’étendait sur son visage et sur son cou lui donnait une plus parfaite ressemblance avec ces marbres inanimés.

Le comte et madame d’Esnelle concentraient tout leur intérêt sur cette jeune femme ; elle souriait à leurs soins, parlait du temps si peu éloigné où, enfant, elle jouait à la corde et courait autour des caisses d’orangers dans ce même jardin. Ces jours, elle ne les regrettait pas, mais elle appelait ceux qui la verraient, rendue à la santé, reprendre les vêtemens de son âge, n’avoir plus besoin d’un appui, et même offrir le sien, disait elle, en regardant madame d’Esnelle d’un air de tendresse filiale.

Renaissant avec ce beau jour, l’air tiède et parfumé qu’elle respire avec délices ranime sa gaîté ; mais ses impressions pénètrent dans un sens opposé le cœur de ceux qui l’aiment. « Oui, lui disaient-ils,