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— LE LIVRE DES FEMMES. —

sorte ? qui de nous n’a perdu une fois son idole de soie et de gaze d’or, l’occupation de ses jours et de ses nuits, son amour ?

C’est à peu près ce que disait madame de Vély à sa fille. « Mon enfant, ajoutât-elle, calme-toi. Tu vois bien que tu me fais du mal en pleurant ainsi. D’ailleurs, nous pourrons avoir une autre poupée ; nous écrirons à Naples. Va, va, je t’en donnerai une autre plus belle.

— Mais, ma mère, ce ne sera pas celle-là… Elle m’aimait tant !…

— Hélas ! non, ce ne sera pas celle-là. Je sais bien, moi, tout le chagrin qu’on a de quitter ceux qu’on aime… cela serre le cœur bien fort, ma fille. Oh ! je le sais bien »

Madame de Vély versait beaucoup de larmes, lorsque Adda, posant ses deux petites mains sur le visage de sa mère, se prit à sourire et à la supplier de ne pas