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— LA PREMIÈRE RIDE. —

Seignelay ? s’écria-t-on de toutes parts.

— Jamais, reprit madame Delmar ; seulement Mathilde m’a écrit, il y a peu de temps, qu’après une vie d’agitations et de plaisirs, Arthur, craignant sans doute les inconvéniens attachés à l’état de vieux garçon, venait de se marier avec une jeune personne qui n’éprouvait pour lui que de l’indifférence. « Je l’ai rencontré une fois dans un bal, ajoutait Mathilde, où j’avais pris gaîment mon parti de ne jouer que le rôle de spectatrice. Mais M. de Seignelay n’avait pas tant de philosophie, et il faisait encore le jeune homme, quoique son teint plombé et le changement de ses traits le rendissent un peu ridicule. Il s’en est aperçu, je crois, car il a cessé tout-à-coup de danser et s’est pris à regarder tristement sa jeune femme qui sautait un galop avec la légèreté d’une sylphide. Le hasard le fit asseoir auprès de moi, il ne me reconnut qu’au bout d’un instant, et je vis,