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— LA PREMIÈRE RIDE. —

reux. D’ailleurs n’avais-je pas accepté la première confidence d’une infidélité ? ne l’avais je pas tacitement pardonnée, en promettant de revenir le soir ? ne devais-je donc pas m’attendre alors à bien d’autres injures, quand des liens indissolubles auraient fait de moi une victime qui ne pourrait plus briser sa chaîne ?

Le jour me surprit dans ces réflexions, où je cherchais à ne pas mettre de passion, car je voulais être juste. Je me levai pâle, fatiguée, embarrassée d’avoir à annoncer mon départ, quand j’avais fait tant de préparatifs pour passer l’été à la campagne. Aussi je ne sais si ce fut pressentiment ou embarras, mais j’assurai que je reviendrais dans quelques jours.

Arrivée au pied de cette montagne où Arthur avait fait l’odieuse découverte qui l’avait tant désenchanté, je me sentis plus irritée que touchée de ce souvenir, et lorsque j’entrai à Paris, j’étais plus mal