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— LE LIVRE DES FEMMES. —

Insensiblement la trace si vive des chagrins que m’avait causés Arthur depuis quelque temps s’effaça, et je me trouvai dans les dispositions les plus heureuses. Mon sexe est si impressionnable qu’on ne peut s’étonner de ma versatilité, pas plus que du reproche que je me fis d’avoir apporté de la négligence dans des emplettes indispensables à mon mariage.

Je sortis pour les faire, et je passai deux ou trois heures dans une de ces occupations si agréables aux femmes ; d’acheter, et d’acheter pour ce qu’elles aiment. Je choisis une foule d’inutilités charmantes que je regardais comme indispensables à M. de Seignelay ; je me chargeai de quelques-unes et je revins chez moi égayée par les plus riantes illusions.

Un de mes gens m’avertit que M. de Seignelay et son cousin m’attendaient au salon ; mais comme je ne voulais pas montrer encore toutes mes emplettes, je passai