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— LE DERNIER RÊVE. —

vent suffire et aguerrir contre le monde. Voudriez-vous en vérité lui répondre, et vous en mettre en peine, comme le meunier, son fils et l’âne ? Faites-lui des contes, à la bonne heure, et des leçons si vous le pouvez, sous l’apparence de ces contes ; après cela, que ceux qui ont des oreilles entendent. Laissez les autres ; ne vous épuisez point à les persuader. Sachez rentrer dans l’impassibilité de votre for intérieur. Le premier, le seul bien auquel on puisse prétendre ici-bas, c’est l’indépendance : indépendance de fortune, indépendance de cœur et d’esprit. Du moins c’est une question qu’il sera bon d’examiner en temps plus opportun. — Mais surtout gardez-vous d’aller dire votre pensée tout entière, votre pensée intime. Soyez aussi prudente et réservée dans la nouvelle carrière où vous entrez pour votre pain, que vous l’êtes face à face du monde. Ne vous laissez pas tromper par la solitude du