Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/241

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
235
— QUAND MÊME !… —

tiné ! lui, dont Clémentine, Clotilde, Emma, avaient prophétisé le sort ! N’y avait-il pas de quoi devenir fou une seconde fois ? Il descendit et s’enfonça dans le parc ; il courait çà et là, se jetait sur le gazon, arrachait des fleurs pour donner de l’occupation à sa rage : puis il versait des larmes comme un enfant. Quand il eut assez de calme pour réfléchir, il songea à fuir, à quitter l’Allemagne, l’Europe s’il le fallait. Jamais, jamais on ne le forcerait à épouser une femme contrefaite. Il vaincrait sa destinée ! Mais il sentait qu’il y avait un obstacle qui l’arrêtait, si sa pensée le décidait à fuir ; il sentait ses jambes clouées à terre : oh ! c’est que son amour plaidait la cause de cette pauvre femme ; c’est que son amour était plus puissant que son dépit. D’ailleurs elle était si jolie, qu’il avait beau se monter l’imagination, il ne pouvait se la figurer bossue et boi-