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— LE LIVRE DES FEMMES. —

le mystère commence. On ne sait si elle est jeune, fille ou mariée. Personne ne peut se vanter de le savoir ; car elle ne reçoit personne, et vit dans la plus complète ignorance du monde. J’ai essayé de me faire introduire, on m’a refusé poliment ; ma femme n’a pas été plus heureuse, et personne, oui, messieurs, personne n’est entré dans cette demeure depuis que mademoiselle de Rosemberg y a mis les pieds.

— Et le régisseur ? et les domestiques ? interrompit un des chasseurs.

— Le régisseur ne l’a jamais vue, et parmi les nombreuses personnes qui habitent le château, une seule est admise à l’honneur de la voir : cette femme est sa nourrice ; elle est secrète comme la tombe. Les autres domestiques se contentent de la servir de loin. La vieille nourrice n’a pas même poussé l’indiscrétion jusqu’à laisser percer son opinion sur la figure de