Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/194

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
188
— LE LIVRE DES FEMMES. —

dore : il médisait ! Dire du mal des femmes absentes, c’est dire du bien de celles qui sont là. Décidément Théodore devint l’être indispensable des salons.

Mais il ne se mariait pas.

Il en vint bientôt à se lasser de cette absurde vie où il avait été poussé malgré lui. Cette confusion de cheveux blonds et noirs, de billets parfumés, qui jonchaient sa cassette ; ces bourses, ces bagues qui se promenaient sur sa cheminée ; tous ces amours, enfin, qui n’étaient pas l’amour, pouvaient bien amuser sa vanité, mais ne remplissaient pas son cœur : et si par hasard il avait un instant pour réfléchir, et c’était surtout quand un miroir lui montrait en relief quelques cheveux blancs qui se croisaient en fils argentés sur ses cheveux déjà rares ; alors il maudissait presque la vie de garçon ; il aurait voulu se marier…

Il n’osait plus !