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— LE NEVEU DE MOURAT-BEY. —

fraîcheur balsamique, qui précède l’aube du matin, avait assoupi la surveillance même des gardes. Noureddin, sur la pointe des pieds, retenant son haleine, était à la porte de la tente de celle qu’il aime. Zuhra, par un pressentiment, ou plutôt par cette force magnétique de l’amour qui fait communiquer entre elles les âmes profondément touchées, s’était levée et sortait de sa tente pour aller au-devant de son amant… Qu’elles furent douces leurs paroles !… Il semblait aussi que ces tristes lieux avaient changé d’aspect… Une brise légère et rafraîchissante frissonnait entre les lames déliées des longues feuilles des palmiers ; la nature semblait respirer pour rendre cette scène plus touchante… Une jeune femme au teint de roses, vêtue des blanches tuniques de l’Orient, entourée d’Africains basanés couchés et endormis comme au sommeil de la mort… Cette