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— LE LIVRE DES FEMMES. —

indiquaient que la nature vivait encore là.

Pendant qu’on préparait le lieu du repos, des Bédouins parurent du côté de la chaîne Libique. Zuhra soupira ; car, ainsi que le chakal, ces êtres mal faisans suivent les caravanes pour saisir leur proie, et sont souvent les précurseurs de fâcheux événemens…

La nuit venue, l’émir crut devoir quitter l’avant-garde pour se rendre auprès de la princesse, et garantir sa sûreté.

Noureddin, accompagné du fidèle Osman et de six de ses esclaves, s’était mis assez en rapport avec le scheik pour pouvoir espérer de passer la nuit près de la tente de Zuhra ; mais l’arrivée de l’émir contraria tous ses projets. Cependant, la chaleur et la fatigue de cette journée avaient engourdi les sens des voyageurs, et peu d’instans suffirent pour les livrer au sommeil réparateur.

La nuit était calme, l’air léger ; cette