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— LE NEVEU DE MOURAT-BEY. —

garde avait ployé la tente de l’émir, et se montrait déjà à l’horizon comme un long ruban ondulé. On prit place aux deux fontaines soufrées, dont l’eau est douce et rafraîchissante. Le scheik veilla à tout avec un zèle et une activité peu communes aux Musulmans ; il prenait surtout le soin d’éloigner cette tourbe de marchands et de pèlerins qui entouraient la tente de Zulira, et le marchand cophte n’avait là aucun privilège…

Enfin, après un repos qu’avaient rendu nécessaire six heures d’une marche pénible, et avoir rempli d’eau nouvelle les outres des chameaux, on prit le chemin du défilé qui conduit à la Kittah[1]. On le suivit pendant quelques heures, jusqu’à ce que le soleil ne se montrant plus à l’horizon, on s’arrêta dans un lieu où deux palmiers et quelque végétation

  1. Fontaine qui forme la deuxième station de Kéné à Cosséir.