Page:Collectif - Heures du soir 03.djvu/147

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
— BELLICA. —

chant à se consoler par de nouveaux désordres, elle fit de nouveaux esclaves.

Insensiblement on vit un couvent s’élever sur ces rochers, au sein de cette retraite devenue célèbre, et dont les abords, long-temps impénétrables, furent soigneusement réparés. Un nouvel ordre, dont le pieux solitaire devint supérieur, répandit de nombreuses aumônes dans le pays. Jamais le malheur ne frappait en vain à la porte du couvent.

Ce lieu devint par la suite l’objet d’un pieux pèlerinage, et l’on venait prier près de la tombe de Bellica. Une espèce de martyre avait purifié sa vie, et le pardon généreux qu’elle avait accordé à celui qui fut cause de sa mort avait couronné son repentir. D’ailleurs, chacun avait longtemps admiré ses vertus, béni sa bienfaisance ; et nul autre que Matéo, qui n’existait plus, et la courtisane, désarmée par sa fin tragique, n’avaient connu les dé-