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— LE LIVRE DES FEMMES. —

ser tant de larmes ; telle était celle à qui don Celebès n’avait pas craint de donner une rivale. Cette âme pervertie était-elle fatiguée des vertus de Bellica ? Était-il las de commander en maître ? Trouvait-il doux maintenant d’obéir ?… Quoi qu’il en soit, cette comédienne éhontée était parvenue à le subjuguer entièrement.

Nous pousserions plus loin nos recherches si la chronique n’avait appris la subite disparition de don Celebès. On ne le vit plus dans la contrée ; mais on raconta que l’ermite avait été aperçu au déclin du jour sur le seuil de son palais.

Elvira reçut un billet de son amant, qui lui disait un éternel adieu, et toutes ses recherches pour retrouver ses traces ne firent qu’accroître son désespoir. Son orgueil en souffrait plus encore que son amour. Il lui semblait que chacun insultait à sa peine, et elle fut quelque temps sans oser se montrer. Mais bientôt, cher-