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— LE LIVRE DES FEMMES. —

afin de laisser à ses traits la liberté de refléter sa pensée.

Des heures d’une douloureuse agitation se succèdent. Un sommeil interrompu lui offre des images effrayantes : elle a vu M. de Celnarre menacer le comte ; Clémence s’était placée entre eux, pâle, décolorée, comme au jour de leur seule rencontre ; elle tombe sous le coup destiné à son frère. Berthe s’éveille en poussant un long cri ; tremblante, elle soulève sa tête : personne n’a-t-il entendu sa voix ?… Un calme absolu règne dans l’hôtel.

La porte de son oratoire était restée ouverte. Les reflets de la lune se jouaient à travers les vitraux coloriés. Berthe regarda plus attentivement de ce côté. L’obscurité que des volets fermés donnaient à sa chambre rendait plus fantastique l’effet de ce jour brisé et reproduit sous toutes les couleurs du prisme.

Depuis l’instant où elle avait vu appa-