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— UN MARIAGE. —

— Des folies ! appelez ma confidence par son véritable nom, je commets une indiscrétion. On peut maintenant l’avouer à madame de Celnarre : M. de Bresseval devait, à la prière de sa sœur, solliciter la main de mademoiselle de Frémy.

» J’étais là lorsque mademoiselle de Bresseval forma ce projet. Votre affection pour M. de Celnarre vous a fait garder le secret du comte. Je ne vois pas d’inconvéniens à dire la vérité aujourd’hui. Vous ne m’en voudrez pas, chère comtesse, ajouta M. de Golzan, je vous livre la coupable. »

Madame d’Esnelle jeta un regard de mépris sur madame de Golzan. « Vous auriez dû, dit-elle à son neveu, garder éternellement le secret que vous n’avez pas su trahir à propos. »

M. de Celnarre entra. Alors le dépit de madame de Golzan se changea en une joie subite. « Venez, lui dit-elle, prendre ma