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— UN MARIAGE. —

La main de Berthe restait dans celle du comte ; elle ne cherchait pas à la dégager de sa pression : un sentiment trop pur avait dicté ce mouvement. Il la ramena à la place qu’elle venait de quitter.

« Le comte est-il revenu à Paris en même temps que vous ? » dit madame de Golzan à la marquise.

Le ton sec sur lequel ces paroles furent prononcées rendit Berthe et M. de Bresseval à leur situation réelle. La marquise, aussi émue qu’ils l’étaient tous deux, pénétrée des mêmes impressions, aida leur courage à se relever. À son exemple, ils se délivrèrent en apparence de toute réflexion sur le passé.

La conversation, d’abord languissante, s’anima peu à peu. Les accens doux et pleins de tristesse des paroles de madame de Celnarre donnaient un inexprimable charme à ce qu’elle disait. Lorsque le comte la regardait, elle détournait aussi-