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— LE LIVRE DES FEMMES. —

marquise d’Esnelle revint à Paris ; ses amis l’accompagnaient. Le mariage de mademoiselle de Frémy avait produit sur tous trois une sensation douloureuse. Mais madame de Bresseval exprima seule le regret qu’elle en ressentit ; puis on ne parla plus du désir exprimé par Clémence à son dernier instant que son frère offrît sa main à la jeune fille qui lui rappellerait sa sœur dans les jours rapides de sa jeunesse.

Madame d’Esnelle pénétra bientôt le deuil de cœur qui démentait le bonheur apparent de madame de Celnarre. Mais elle ne voulut point amollir son courage en lui offrant l’occasion d’avouer ses souffrances : ce premier pas franchi, le danger de sa situation eût encore augmenté. Madame d’Esnelle s’efforçait de sourire comme autrefois à la jeune femme, lui parlait des fêtes qui se succédaient autour d’elle, sans dire un mot du passé, sans