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cousin aimé à une malingre amie, et tout se fût passé comme sous Ohnet, ma foi, si la chétive épouse n’avait connu la joie de mettre un enfant au monde. Elle lui donnait le jour soudain, avec un luxe brusque et cru de détails, une minutie anatomique, une complaisance dans la couleur, l’odeur, l’attitude, le cri, où je ne reconnus rien de ma tranquille compétence de jeune fille des champs. Je me sentis crédule, effarée, menacée dans mon destin de petite femelle… Amours des bêtes paissantes, chats coiffant les chattes comme des fauves leur proie, précision paysanne, presque austère, des fermières parlant de leur taure vierge ou de leur fille en mal d’enfant, je vous appelai à mon aide. Mais j’appelai surtout la voix conjuratrice :

— Quand je t’ai mise au monde, toi la dernière, Minet-Chéri, j’ai souffert trois jours et deux nuits. Pendant que je te portais, j’étais grosse comme une tour. Trois jours, ça paraît long… Les bêtes nous font honte, à nous autres femmes qui ne savons plus enfanter joyeusement. Mais je n’ai