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r, pour s’en servir en guise de brosse à dents d’abord, puis de gratte-oreilles, enfin de gratte-flancs. Elle s’y râpe, elle s’y écorche, en donnant tous les signes de la satisfaction. Une danse horizontale suit, au cours de laquelle elle imite l’anguille hors de l’eau. Elle se roule, chemine sur le dos et le ventre, souille sa robe, et les cinq matous avec elle avancent, reculent comme un seul matou. Souvent le doyen magnifique, n’y tenant plus, s’élance, et porte sur la tentatrice une patte pesante… Tout aussitôt la chorégraphe voluptueuse se redresse, gifle l’imprudent et s’accroupit, pattes rentrées sous le ventre, avec un aigre et revêche visage de vieille dévote. En vain le puissant chat rayé, pour montrer sa soumission et rendre hommage à la Noire, feint-il de choir les quatre pattes en l’air, défaillant et soumis. Elle le relègue parmi le quintette anonyme, et gifle équitablement n’importe quel rayé, s’il manque à l’étiquette et la salue de trop près.

Ce ballet de chats dure depuis ce matin, sous