ils portent la queue en trompe de chasse et les oreilles en feuilles de salade.
Ils tètent un lait abondant, mais qu’il leur faut acheter par des acrobaties au-dessus de leur âge. Pati-Pati n’a rien de ces lices vautrées, tout en ventre et en tétines, qui s’absorbent, béates, en leur tâche auguste. Elle allaite assise, contraignant ses chiots à l’attitude du mécanicien aplati sous le tacot en panne. Elle allaite couchée en sphinx et le nez sur les pattes — « Tant pis ! qu’ils s’arrangent ! » — et s’en va, si le téléphone sonne, du côté de l’appareil, remorquant deux nourrissons ventousés à ses mamelles. Ils tètent, oubliés, vivaces, ils tètent au petit bonheur, et prospèrent malgré leur mère et son humain souci — trop humain — de toutes choses humaines.
— Qui a téléphoné ? J’entends la voiture… Où est mon collier ? Ton sac et tes gants sont sur la table, nous allons sortir, n’est-ce pas ? On a sonné ! Tu m’emmènes au Matin ? Je sens qu’il est l’heure… Qu’est-ce qui traîne sous moi ? encore ce