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Non sans que j’aie, ici, médité une minute, dans l’attitude de la grenouille du jeu de tonneau, et là, un peu plus longtemps, contractée, le dos bombé en colimaçon… Voilà qui est fait. Rentrons ! Tu as bien fermé la porte ? Attention ! Tu oublies une des chattes qui se cache sous le rideau et prétend passer la nuit dans la salle à manger… Je te la houspille et je te la déloge et je te l’envoie dans son panier. Hop ! ça y est. À notre tour. Qu’est-ce que j’entends du côté de la cave ? Non, rien. Ma corbeille… mon pan de molleton sur la tête… et, plus urgente, ta caresse… Merci. Je t’aime. À demain.

Demain, si elle s’éveille avant huit heures, elle attendra en silence, les pattes au bord du panier, les yeux fixés sur le lit. La promenade d’onze heures la trouvera prête, et toujours impeccable. Si c’est jour de bicyclette, Pati-Pati arque son dos pour que je la saisisse par la peau et que je l’installe en avant du guidon, toute ronde dans un panier à fraises. Dans les allées désertes du Bois,