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un laquais ». Enfin, au déclin de l’été, Mme Saint-Alban, pareille à quelque Pomone de Bohême, traînant des guirlandes de vigne rouge et des bouquets de colchiques, s’en vint, agitée, et versa dans l’oreille de ma mère quelques mots que je n’entendis pas.

— Non ? se récria ma mère.

Puis elle rougit d’indignation.

— Que vont-ils faire ? demanda-t-elle après un silence.

Mme Saint-Alban haussa ses belles épaules où la viorne courait en bandoulière.

— Comment, ce qu’ils vont faire ? Les marier en cinq secs, naturellement ! Que feraient-ils d’autre, ces braves Bonnarjaud ? La chose daterait déjà de trois mois, dit-on. Il paraît que Gaillard du Gougier retrouvait la petite le soir, tout contre la maison, dans le pavillon qui…

— Et Mme de Bonnarjaud lui donne sa fille ?

Mme Saint-Alban rit comme une bacchante :

— Dame ! voyons ! Et encore b