Page:Colette - La maison de Claudine, 1922.djvu/181

Cette page n’a pas encore été corrigée

Vers l’âge de treize ou quatorze ans, je n’avais pas l’humeur mondaine. Mon demi-frère aîné, étudiant en médecine, m’enseignait, quand il venait en vacances, sa sauvagerie méthodique, tranquille, qui ne connaissait pas plus de trêves que la vigilance des bêtes farouches. Un coup de sonnette à la porte du perron le projetait, d’un saut silencieux, dans le jardin, et la vaste maison, par mauvais temps, offrait maint refuge aux délices de sa solitude. Imitation ou instinct, je savais franchir la fenêtre de la cuisine, passer les pointes de la grille sur la rue des Vignes, fondre dans l’ombre des greniers, dès que j’entendais,