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Ma mère, mécréante, permit cependant que je suivisse le catéchisme, quand j’eus onze ou douze ans. Elle n’y mit jamais d’autre obstacle que des réflexions désobligeantes, exprimées vertement chaque fois qu’un humble petit livre, cartonné de bleu, lui tombait sous la main. Elle ouvrait mon catéchisme au hasard et se fâchait tout de suite :

— Ah ! que je n’aime pas cette manière de poser des questions ! Qu’est-ce que Dieu ? qu’est-ce que ceci ? qu’est-ce que cela ? Ces points d’interrogation, cette manie de l’enquête et de l’inquisition,