— Je sais. Et elle, votre fiancée, que fera-t-elle pendant que vous serez avocat ?
— Que tu es drôle ! Elle sera ma femme, voyons.
— Elle mettra d’autres robes avec beaucoup de petites ruches ?
— Elle s’occupera de notre maison, elle recevra… Tu te moques de moi ? Tu sais très bien comment on vit quand on est marié.
— Non, pas très bien. Mais je sais comment nous vivons depuis un mois et demi.
— Qui donc, « nous » ?
— Vous, mon frère et moi. Vous êtes bien, ici ? Étiez-vous heureux ? Vous nous aimez ?
Il leva ses yeux noirs vers le toit d’ardoises brodé de jaune, vers la glycine en sa seconde floraison, les arrêta un moment sur moi et répondit comme à lui-même :
— Mais oui…
— Après, quand vous serez marié, vous ne pourrez plus, sans doute, revenir ici, passer les vacances ?