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Le jour où l’Opéra-Comique brûla, mon frère aîné, accompagné d’un
autre étudiant, son ami préféré, voulut louer deux places. Mais
d’autres mélomanes pauvres, habitués des places à trois francs,
n’avaient rien laissé. Les deux étudiants déçus dînèrent à la
terrasse d’un petit restaurant du quartier : une heure plus tard,
à deux cents mètres d’eux, l’Opéra-Comique brûlait. Avant de
courir l’un au télégraphe pour rassurer ma mère, l’autre à sa
famille parisienne, ils se serrèrent la main et se regardèrent,
avec cet embarras, cette mauvaise grâce sous laquelle les très
jeunes hommes déguisent leurs émotions pures. Aucun d’eux