Page:Colette - La maison de Claudine, 1922.djvu/147

Cette page n’a pas encore été corrigée

Cette petite Bouilloux était si jolie que nous nous en apercevions. Il n’est pas ordinaire que des fillettes reconnaissent en l’une d’elles la beauté et lui rendent hommage. Mais l’incontestée petite Bouilloux nous désarmait. Quand ma mère la rencontrait dans la rue, elle arrêtait la petite Bouilloux et se penchait sur elle, comme elle faisait pour sa rose safranée, pour son cactus à fleur pourpre, pour son papillon du pin, endormi et confiant sur l’écorce écailleuse. Elle touchait les cheveux frisés, dorés comme la châtaigne mi-mûre, la joue transparente et rose de la petite Bouilloux, regardait