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La femme du jeune notaire guetta le jour même M. d’Avricourt, rêveur sous les tilleuls, l’aborda, et s’enquit d’un certain dessus de piano dont le dessin et l’exécution… M. d’Avricourt rougit, voila d’une main ses yeux de gazelle, fit deux ou trois petits cris bizarres et jeta quelques mots embarrassés :

— Enfantillages !… Enfantillages que la mode de Paris encourage…

Un geste de chasse-mouches, d’une afféterie gracieuse, termina la phrase. À quoi la notairesse répliqua par une invitation à prendre le thé.

— Oh ! un petit thé intime où chacun peut apporter son ouvrage…

Dans la semaine, le Gendre de M. Poirier allait aux nues, en compagnie d’Hernani, du Bossu et des Deux Timides, portés par l’enthousiasme d’un public jamais las. Chez la receveuse de l’enregistrement, chez la pharmacienne et la perceptrice, M. d’Avricourt imposait la couleur de ses cravates, sa manière de marcher, de