Page:Colette - La maison de Claudine, 1922.djvu/120

Cette page n’a pas encore été corrigée

ans, vrai !… Moi, quand je me marierai, je ne me gênerai pas pour dire à maman… Mais où tu vas ? où tu vas ?

Je cours, foulant les salades et les tumulus de la fosse d’asperges.

— Mais attends-moi ! Mais qu’est-ce que tu as ?

Julie ne me rejoint qu’à la barrière du potager, sous le halo rouge de poussière qui baigne les lampes du bal, près de la grange ronflante de trombone, de rires et de roulements de pieds, la grange rassurante où son impatience reçoit enfin la plus inattendue des réponses, bêlée parmi des larmes de petite fille égarée :

— Je veux aller voir maman…