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— Le fils Caillon m’a embrassée… J’ai entendu tout ce que le jeune marié vient de dire à sa jeune mariée… Il lui a dit : « Encore une scottish et on leur brûle la politesse… » Armandine Follet a tout rendu devant le monde…

J’ai chaud. Un bras moite de fillette colle au mien, que je dégage. Je n’aime pas la peau des autres. Une fenêtre, au revers de la maison de ferme, est ouverte, éclairée : la ronde des moustiques et des sphinx tournoie autour d’une lampe Pigeon qui file.

— C’est la chambre des jeunes mariés ! souffle Julie.

La chambre des jeunes mariés… Une armoire de poirier noir, énorme, opprime cette chambre basse aux murs blancs, écrase entre elle et le lit une chaise de paille. Deux très gros bouquets de roses et de camomilles, cordés comme des fagots, se fanent sur la cheminée, dans les vases de verre bleu, et jusqu’au jardin dilatent le parfum fort et flétri qui suit les enterrements… Sous les r