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LE LION CAPTIF.

À ton rugissement en écho transformé,
Sens-tu trembler encor quelque tribu guerrière ?
Libre et reconquérant ta grandeur prisonnière,
Roi ! berces-tu l’ennui dont tu meurs consumé ?

Et vous, poëte, aux fers que vous a mis la vie
Arrachez-vous parfois, palpitante et ravie,
Votre âme qui revient aux premiers horizons :

À l’amour qui l’inspire, à l’art qui la couronne !
Oh ! rendez à vos jours ce passé qui rayonne,
Sortez de l’esclavage où meurent les lions !


1852.