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boule, fabriqué avec de la farine de riz, des haricots et du sucre ; ou bien le tôfu, pâté de haricots détrempés dans l’eau et broyés sous une meule. Pour crier ce mot, le vendeur a parfois un chalumeau, dont il tire un son imitant parfaitement celui que d’autres vendeurs de cet aliment prononcent de vive voix. À certaines époques de l’année, on annonce le mogura, ou haricot de Corée, l’arame, espèce d’algues comestibles, le udon, espèce de macaroni.

Il y a aussi les vendeurs de poissons tels que le nishin (hareng), le saba (maquereau), et cent autres, dont l’énumération serait trop fastidieuse. Cependant je note encore le kingyo ou poisson doré, que l’on trouve en abondance, au printemps, dans le détroit de Hokkaido. Celui-là, on ne le vend pas comme aliment mais comme curiosité ; l’habitude en est d’ailleurs aussi connue au Canada. Mais il faut entendre la ritournelle du marchand de ce poisson. Elle est assurément la plus amusante de toutes et uniformément la même dans toutes les villes où vous allez.

Il y a encore les marchands de bonbons aux multiples formes et aux multiples goûts. Ces vendeurs n’annoncent pas leur marchandise comme les autres, en nommant leurs articles, probablement parce qu’ils en ont trop d’espèces. Ils jouent plutôt sur un chalumeau un air, toujours le même, qu’ils répètent de temps en temps, tout en poussant devant eux leur petite voiture. Il y en a même qui ont un cornet et deux tambours : alors, c’est de la musique pour de bon, qui gagne tout à fait la cupidité des enfants. Au temps des grandes chaleurs d’été, le vendeur d’aisucurîmu ne passe pourtant que cet article. Il ne faut pas s’effrayer de l’orthographe