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trigue le plus, est celui des geta. La chaussure japonaise, qu’on appelle geta, consiste en une planchette montée sur deux autres morceaux de bois plus minces, placés en travers et fixés verticalement. Elle tient au pied, au moyen d’une corde dont les deux extrémités sont fixées sur la planchette, de chaque côté du pied, et dont le milieu est retenu sur le pied par un autre bout de corde également fixée à la planchette, et passant entre le gros doigt du pied et les petits. Or, voyez-vous d’ici l’effet de la marche, avec pareille chaussure ? Comme le pied n’est retenu à la geta que par la pointe, le talon de la chaussure restant à demi libre ne peut faire autrement que de frapper la terre à chaque pas. De là, le bruit singulier des geta dans la rue. Et quand il y a foule donc, les jours de fête publique, par exemple ! Oh ! quel tapage alors !

Un autre bruit non moins intéressant est la voix des marchands ambulants. Il y a, en effet, dans les villes japonaises une foule considérable de ces petits marchands. Ils vendent surtout des aliments de toutes sortes, naturellement tous préparés à la japonaise. Or ces vendeurs font, en passant dans la rue avec une petite voiture ou bien simplement avec des caisses portées au joug, la réclame de leur marchandise ; ils crient ou même chantent, sur un air de leur fabrication, le nom de l’article de leur spécialité.

Le matin, par exemple, on entend invariablement la ritournelle : Natto ! natto ! rendue d’une voix claire par des petits garçons de 15 à 16 ans. Le natto est un aliment consistant en petits haricots ronds, ordinairement enveloppés par petite quantité dans de la paille de riz. Plus tard, c’est le dango, gâteau en forme de