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baie ; sur le côté occidental, se cache la ville. C’est dans le fond de cette baie que s’élève le Sakurajima, l’île-volcan devenue presqu’île depuis l’éruption de 1914, qui a fermé complètement, par une digue de laves, le passage du côté de l’est.

Avant d’atteindre la ville, le train passe devant la somptueuse demeure des Shimaru, les célèbres princes du Satsuma, dont un des ancêtres reçut autrefois saint François Xavier. Puis, nous nous engageons dans un tunnel, et enfin nous voilà à Kagoshima.

La ville, dont le pied s’appuie à la demeure des Shimaru (anciens daimyôs) se déploie comme un grand drapeau, dont le sommet touche à la montagne de l’arrière (Shiroyama), et dont la frange couvre, sur une longue étendue, le bord de la mer. Kagoshima possède un panorama magnifique. Du sommet du Shiroyama, outre la ville qui s’étend paresseusement au bas, l’œil contemple avec plaisir un port superbe, tout à fait en sûreté dans cette baie, puis le colossal Sakurajima, à la fois gloire et terreur de Kagoshima, enfin le grand estuaire lui-même, qui se perd au fond, entre deux rangées de montagnes. Les habitants de Kagoshima sont particulièrement fiers de leur ville ; et à coup sûr, ils ont raison.

Le surlendemain de notre arrivée, une circonstance solennelle a grandement contribué à signaler notre présence dans la cité. Ce fut une conférence que M. Yamamoto vint donner aussi à Kagoshima, au cours de sa tournée dans le Kyûshû. Le sujet de cette conférence était le même que celui que nous avions entendu développer à Nagasaki. Seulement, à Kagoshima, la conférence fut donnée dans le plus grand temple de la ville ;