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PROPOS JAPONAIS

beaux paysages, il fallut attendre jusqu’à notre arrivée à Kyôto.

En touchant Kyôto, nous nous trouvions en plein diocèse d’Osaka. Kyôto, à la différence de Tôkyô, possède un caractère unique et bien déterminé. Ancienne capitale du pays, pendant des siècles, et, aujourd’hui encore, tombeau des empereurs, c’est la plus belle relique du vieux Japon ; par le nombre de ses temples bouddhistes (891) et shintoïstes (218), par la richesse de ses bonzeries et l’éclat de ses cérémonies religieuses, c’est le sanctuaire de l’idolâtrie ; enfin, par la douceur et la poésie de ses paysages : ses pruniers et ses cerisiers en fleurs au printemps, ses frais feuillages à l’été, ses tons mi-violacés de feuilles d’érables et ses sereins clairs de lune à l’automne, ses légers et rares flocons de neige en hiver, c’est tout le gracieux Japon en miniature.

Nous avons consacré une journée entière à visiter Kyôto. Parmi les endroits les plus remarquables de cette ville, outre le palais impérial, dont l’entrée est interdite aux visiteurs, il y a la place de Gion, où se célèbre en juillet, (du 17 au 24,) la fameuse fête appelée « Gion matsuri », attrayante surtout par sa bruyante procession traditionnelle, et aussi le parc de Maruyama, contigu à la ville et s’adossant à la montagne qui la borde. Dans ce parc, outre les arbres aux formes capricieuses et aux riantes frondaisons, outre les petites montagnes et les petits lacs ou ruisseaux construits ou creusés là à dessein, suivant un plan déterminé, on admire un cerisier, vieux, paraît-il, de deux cents ans, et un sapin, dont la ramure est disposée en forme de parapluie ouvert. Les temples